« Bondés de monde, les cafés maures ne désemplissaient que tard dans la soirée, après les interminables « Ronde appelées… Ronda », jeux de cartes aux As, Rois et valet, du nom d’une ville d’Andalousie où même le quatro, cinquo, dos, trice se prononcent aisément par les joueurs au nombre de quatre, assistés d’un pointeur, censé arrêter les scores des deux équipes « deux à deux » et consommant sur le compte du vaincus.
Pourquoi, cette virée aux cafés ? C’est tout simplement pour une autre frange de la population, partiellement et occasionnellement active, et qui satisfaite de sa journée, venait égayer, ce déficit de gain en joie et oubli de la faim, ainsi des générations se sont succédées à cette substitution de tant et tant de contraintes de la vie, ne la composant qu’en deux parties, se débrouiller le jour aller aux cartes le soir et jouer pour ne pas souffrir…
Les mains noires des serveurs venaient à chaque finales, puisqu’il y en avait beaucoup, abreuver les vainqueurs et quelques spectateurs et supporteurs des plus forts, portant l’ardoise à son niveau de consommation, les esprits se concentrent, les tensions montent l’enjeu est au top niveau, les derniers moments de la belle des belles, et subitement une carte gagnante, gardée frauduleusement par un co-équipier remit en cause la partie, le patron alors tranchera, fraude ? Pas fraude ? Puis départagera la note sur les quatre joueurs, dont le dernier le payera quelques jours plus tard.
Il n’y a pas à espérer d’un jeu de cartes, ni d’un château de …»
Extrait
Esprits de mon village…Sedrata
Ammar Chouabnia
Edition Dal El wissem Al-Arabi
