La commune mixte de Sédrata a été constituée par arrêté gouvernemental du 21 décembre 1880. Le centre principal de la commune, siège de l’administrateur est Josset, le village de Sédrata était situé à 65 kilomètres de Guelma et à 15 km d’Aïn-Beïda. Sa population de 670 habitants dont 250 français environ a atteint 31 572 habitants. La gare la plus proche est celle de M’daourouch, à 28 kilomètres, sur la ligne de Souk-Ahras à Tébessa.
Histoire ancienne
SEDRATA n’a rien à voir avec Sédrata, la glorieuse Isédraten, deuxième capitale des Rostomides. Il tire humblement et certainement son nom d’ESSEDRA, le Jujubier Sauvage (syziphus lotus) ou d’Ess’der (syziphus spins christi) et dont les épines ont servi à confectionner la couronne du Christ (d’où son nom). L’un et l’autre furent certainement fort abondants dans la région.
Sédrata, la glorieuse Isédraten, connut au X° et XI° sicècles une grande prospérité. La date de sa fin est encore incertaine.Un ancien manuscrit donne l’année 1274 de notre ère comme celle de la destruction de la ville par un chef de troupes, un ancien caïd, El-Mançour-El-Machriq dont la nationalité est inconnue.
Une fois abandonnée par ces habitants, Sédrata, la glorieuse Isédraten fut rapidement reconquise par les sables.
Présence française
Commune mixte créée en 1880 sur le canton d’Aïn Beïda. On y trouve des familles qui viennent d’autres villages créés dans des temps plus anciens.. Par exemple ils viennent de Guelaa-Bou-Sba fondé en 1855 près de Guelma.. Ils viennent de Mondovi et sa région, Barral ou encore de Randon etc.. Sur le guide Joanne, on relève : Sedrata, commune mixte 1893, 112 français Sedrata ou Aïn-Tagrout, ou Ouled-ali-bou-Nab: hameau , 3711 h avec Chouia, fraction de douar, commune d’Aïn Tagrout.
Dans les années 40, bon nombre de ses enfants se plaisaient à l’appeler : « capitale des capitales » (Assimatou El Aouassem) pour la situer à leurs concitoyens exilés volontaires à la Zitouna et dont les origines étaient, sur une carte du pays, une gare ou un point sur un axe routier de quelque importance.
Le village est traversé par trois rues parallèles à la route qui le traverse. Les constructions en sont proprettes et quelquefois même coquettes en leur joli aspect rustique. Le sol, cependant, d’une fertilité exceptionnelle se prête admirablement à ce genre de culture comme à la plantation de la vigne. Cette région jouissait, d’ailleurs, dès la domination romaine, d’une excellente réputation de fécondité. Elle formait avec les régions voisines de Tébessa, Aïn-Beïda et de Souk-Ahras, cet admirable grenier de Rome dont les anciens auteurs nous parlent tant. Il y paraît bien aux conséquents vestiges antiques découverts un peu partout dans cette commune, près de M’Daourouch comme à Tiffech (l’ancienne Tipaza) et à Khremissat, à 15 kilomètres au nord-est de SEDRATA où l’on voit encore des ruines majestueuses d’arène, de mausolée, de thermes, de basilique, de forum, ainsi que les traces d’une large voie romaine.
Les chevaux de Tiffech, où réside chaque année une station de monte, l’une des plus importantes du département, sont réputés pour leur excellente qualité. En dehors de ces innombrables ressources agricoles, la commune mixte de SEDRATA possède, sur les flancs de ses montagnes près de 44.000 hectares de forêt, où les essences les plus communes sont le pin d’Alep et le Thuya, si estimés en ébénisterie.
Deux grands cours d’eau prennent leur source sur le territoire de cette commune. C’est, près de Khremissat, la Medjerda qui, de là, se rend à Souk-Ahras. Puis l’Oued-Harnimim, une des branches maîtresses de l’Oued-Cherf, qui lui-même, avec l’OuedZenati, contribuent à former la Seybouse. L’Oued Mellègue, le plus important des affluents de la Medjerda, forme la limite entre la commune mixte de SEDRATA et celle de MORSOTT.
La région montagneuse et boisée de la commune serait, dit-on, riche en phosphates et mines de plomb, que le défaut de voie rapide de communication empêche seul de mettre en valeur. Il y aurait place, dans cette commune, pour plusieurs villages prospères, comme il y eut place, dans l’antiquité, pour plusieurs villes florissantes, quand on se décidera à la peupler d’une race valeureuse et énergique de colons, car ici la terre ne saurait leur manquer, ce sont plutôt eux qui font défaut à la terre.
La deuxième guerre mondiale a fini par arracher ce petit village de 7000 ha de son éternel anonymat.Il a eu , ainsi, le grand privilège de recevoir un sous-commandement des forces de l’air américaines dans le cadre du grand déploiement allié en Afrique du Nord.
En 1942 , les élèves de l’actuel CEG de Sedrata furent invités à libérer les lieux pour qu’un bataillon US le reconvertisse en centre de campement. Un aéroport militaire fut construit a 10km au Sud de la ville rattaché par une route que les habitants la désignent aujourd’hui de TRIGUE ELMARICANE (Ain snob vers Sefl ouidane).
Synthèse
A titre d’information et sources
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Sedrata
– 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Souk Ahras
– http://jeanyvesthorrignac.fr/wa_files/info_400_20Sedrata.pdf