Les pesticides sont reconnus comme directement cancérigènes. Ils touchent particulièrement les agriculteurs et ceux qui les manipulent. Ils sont à l’origine de formes de cancers hématologiques qu’on appelle les lymphomes. Ils sont fatalement cancérigènes pour les populations qui consommant les produits traités par ces pesticides. Sont concernés également les additifs alimentaires et les aliments importés d’un peu partout et dont l’origine n’est pas identifiée. Les pays développés disposent de systèmes pour enregistrer ces produits et contrôler leur commerce et leur utilisation. Ce n’est pas toujours le cas ailleurs.
L’usage des pesticides est en constante augmentation à travers le monde. Selon les constatations des experts mondiaux, la demande en pesticides est telle que les quantités produites doublent pratiquement tous les dix ans depuis 1945. Les pays en voie de développement en utilisent de plus en plus. Au niveau mondial, leur valeur marchande est de l’ordre de 32 milliards de dollars, dont 3 pour les pays en voie de développement.
Plusieurs études scientifiques ont démontré la dangerosité des pesticides pour la santé et l’environnement. L’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, relevant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), met en garde contre cinq pesticides classés cancérogènes « probables » ou « possibles ».
Le glyphosate : c’est l’herbicide le plus utilisé et dont la production est la plus importante en volume dans le monde. Il est largement utilisé en Algérie, notamment dans les cultures maraîchères, les vergers d’agrumes, les palmeraies, la vigne et l’arboriculture d’une manière générale.
Le malathion et le diazinon : ils ont été classés cancérogènes « probables chez l’Homme », même si les « preuves sont limitées », selon l’Agence internationale de recherche sur le cancer (Iarc).
Les tetrachlorvinphos et parathion : ils font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays et ont été classés cancérogènes « possibles ».
La dangerosité de ces cinq pesticides est pointée du doigt par l’OMS qui craint, selon un rapport disponible sur le net, la survenue de cancers suite à l’utilisation de pesticides, dont le glyphosate plus connu sous le nom de Roundup et proposé aussi sous d’autres appelations commerciales en Algérie.
«Du fait de leur usage étendu aussi bien en zone agricole qu’en zone non agricole, de leur caractère persistant et de la présence de résidus dans les milieux et dans l’alimentation, les pesticides posent un réel problème de santé publique, puisque l’ensemble de la population est susceptible d’être exposée à leurs effets.» affirme une chercheuse en biologie de l’université de Constantine (évaluation 2014).
«les cultures légumières ou maraîchères de plein champ et sous abris occupent actuellement une grande superficie». Ce nouveau mode de culture «a engendré une utilisation considérable de produits phytosanitaires, notamment d’herbicides», note la biologiste qui a étudié l’herbicide glyphosate «le plus utilisé et le plus vendu.». Son constat appuyé par des études internationales est alarmant. En effet, «les effets à court terme et pour des doses élevées sont bien connus, notamment grâce à de nombreuses études menées chez les agriculteurs. En revanche, les effets à long terme d’une exposition chronique sont plus difficiles à apprécier. Les travaux publiés mettent en avant des effets retardés sur la santé, essentiellement des cancers mais aussi des effets neurologiques et des troubles de la reproduction et du développement.»
En Algérie, c’est notamment l’entreprise publique économique Alphyt, filiale du groupe industriel Asmidal, qui a pour vocation la formulation, la commercialisation et le développement des produits phytosanitaires à usage agricole et d’hygiène publique. Son rôle consiste, comme on peut lire sur son site Internet, à «aider à l’accroissement quantitatif et qualitatif des rendements agricoles». L’Algérienne des phytosanitaires (Alphyt) précise qu’elle commercialise une gamme de produits phytosanitaires diversifiée, répondant aux normes (FAO-OMS-Cipac…). Parmi les produits proposés, figure justement le glyphosate sous le nom commercial Mamba 360 SL.
L’entreprise publique recommande sur son site, dans le cadre de la vente de ses produits, des précautions d’usage strictes, selon les normes sanitaires conseillées par l’OMS et la protection exigée par la FAO et les autorités sanitaires algériennes. Elle n’est cependant pas la seule sur ce segment. Selon une enquête de L’ENSA (2012), sur la gestion des pesticides en Algérie de Mme Kheddam Benaldjal Nadia, l’Algérie importe en moyenne plus de 8827 tonnes de pesticides pour un coût estimé à près de 4 milliards et de demi de dinars par an. Les produis importés, souvent, peuvent ne pas être suffisamment contrôlés ou utilisés sans les précautions d’usage indispensables pour la protection de la santé et la préservation de l’environnement.
L’utilisation généralisée des pesticides, à l’échelle nationale, entre pesticides, fertilisants, engrais, insecticides provoque un processus de pollution inégalable des sols, des nappes d’eau et menace la santé de la population. Elle est la cause de nombreux décès dans beaucoup de régions du monde, souvent en raison d’une exposition sur le lieu de travail ou d’une intoxication accidentelle ou intentionnelle. Selon l’OMS, les données disponibles sont trop limitées pour estimer l’impact sanitaire mondial des pesticides. on estime toutefois que l’ingestion volontaire de pesticides a entraîné, en 2002, 186 000 suicides et 4 420 000 années de vies ajustées sur l’incapacité (DALY) dans le monde.
«Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations et des législations» met en garde l’Organisation Mondiale de la santé. C’est donc au ministère de l’Agriculture d’intervenir en collaboration avec les autres autorités compétentes pour éviter une catastrophe sanitaire.
synthèse Internet
- Classification des pesticides recommandée par l’OMS – en anglais
- Enquête gestion des pesticides en Algérie